LE LABOUREUR
George Sand

TESTO

Ce qui attira ensuite mon attention était véritablement un beau spectacle, un noble sujet pour un peintre. A l'autre extrémité de la plaine labourable, un jeune homme de bonne mine conduisait un attelage magnifique: quatre paires de jeunes animaux à robe sombre mêlée de noir fauve à reflets de feu, avec ces têtes courtes et frisées qui sentent encore le taureau sauvage, ces gros yeux farouches, ces mouvements brusques, ce travail nerveux et saccadé qui s'irrite encore du joug et de l'aiguillon et n'obéit qu'en frémissant de colère à la domination nouvellement imposée. C'est ce qu'on appelle des bœufs « fraîchement liés ». L'homme qui les gouvernait avait à défricher un coin naguère abandonné auquel suffisaient à peine son énergie, sa jeunesse et ses huit animaux quasi indomptés. Un enfant de six à sept ans, beau comme un ange, et les épaules couvertes, sur sa blouse, d'une peau d'agneau qui le faisait ressembler au petit saint Jean-Baptiste des peintres de la Renaissance, marchait dans le sillon parallèle à la charrue et piquait le flanc des bœufs avec une gaule longue et légère, armée d'un aiguillon peu acéré Les fiers animaux frémissaient sous la petite main de l'enfant, et faisaient grincer les jougs et les courroies liés à leur front, en imprimant au timon de violentes secousses.
    Lorsqu'une racine arrêtait le soc, le laboureur criait d'une voix puissante, appelant chaque bête par son nom, mais plutôt pour calmer que pour exciter, car les bœufs, irrités par cette brusque résistance, bondissaient, creusaient la terre de leurs larges pieds fourchus, et se seraient jetés de côté, emportant la charrue à travers champs, si, de la voix et de l'aiguillon, le jeune homme n'avait pas maintenu les quatre premiers, tandis que l'enfant gouvernait les quatre autres. Il criait aussi, le pauvret, d'une voix qu'il voulait rendre terrible et qui restait douce comme sa figure angélique. Tout cela était beau de force ou de grâce: le paysage, l'homme, l'enfant, les taureaux sous le joug. Et, malgré cette lutte puissante, où la terre était vaincue, il y avait un sentiment de douceur et de calme profond qui planait sur toutes choses.
     Quand l'obstacle était surmonté et que l'attelage reprenait sa marche égale et solennelle le laboureur, dont la feinte violence n'était qu'un exercice de vigueur et une dépense d'activité, reprenait tout à coup la sérénité des âmes simples et jetait un regard de contentement paternel sur son enfant, qui se retournait pour lui sourire. Puis la voix mâle de ce jeune père de famille entonnait le chant solennel et mélancolique que l'antique tradition du pays transmet, non à tous les laboureurs indistinctement, mais aux plus consommés dans l'art d'exciter et de soutenir l'ardeur des bœufs de travail. Ce chant, dont l'origine fut peut-être considérée comme sacrée, et auquel de mystérieuses influences ont dû être attribuées jadis, est réputé encore aujourd'hui posséder la vertu d'entretenir le courage de ces animaux, d'apaiser leurs mécontentements et de charmer l'ennui de leur longue besogne. Il ne suffit pas de savoir bien les conduire en traçant un sillon parfaitement rectiligne, de leur alléger la peine en soulevant ou enfonçant à point le fer dans la terre: on n'est point un parfait laboureur si on ne sait chanter aux bœufs, et c'est là une science à part qui exige un goût et des moyens particuliers.

PARAFRASI

mon attention: George Sand en première personne, comme un peintre, nous présente ce sujet comme dans un tableau  vivant (sujet pour un peintre):
Ciò che attirò in seguito la mia attenzione era veramente un bello spettacolo, un argomento nobile per un pittore.
Elle fait la description d’un homme qui fait des travaux champêtres et gouverne des animaux, fière de son travail avec un physique d’un athlète (jeune homme de bonne mine): All'altra estremità della pianura arabile, un giovane uomo di buona aspetto conduceva un traino (attelage: tiro di buoi) splendido: quattro paia di giovani animali col mantello scuro mischiato di nero fulvo con riflessi di fuoco, con delle teste corte e arricciate che sentono ancora il toro selvaggio, questi grandi occhi selvaggi, questi movimenti bruschi, questo lavoro nervoso e tirato che si irrita ancora del giogo e del pungolo (aiguillon) ed obbedisce soltanto fremendo di rabbia al dominio recentemente imposto. È ciò che si chiamano dei buoi "recentemente legati". L'uomo che li governava doveva dissodare (défricher) un angolo un tempo abbandonato al quale bastavano appena la sua energia, la sua gioventù ed i suoi otto animali quasi indomati (indomptés). Un bambino da sei a sette anni, bello come un angelo, e le spalle coperte, sulla sua blusa, di una pelle d'agnello che lo faceva somigliare al piccolo santo Giovan Battista dei pittori del Rinascimento, andava nel solco parallelo all'aratro (charrue) e pungeva il fianco dei buoi con una pertica (gaule) lunga e leggera, armata di un pungiglione poco acuto. Gli animali fieri fremevano sotto la piccola mano del bambino, e facevano stridere i gioghi e le cinghie legati al loro fronte, dando al giogo degli scossoni violenti.
    Quando una radice fermava il vomere (soc = vomere dell’aratro), il contadino gridava con voce potente, chiamando ogni animale con il suo nome, ma più per calmare che per stimolare, poiché i buoi, irritati da questa resistenza brusca, saltavano, scavavano la terra coi loro grandi zoccoli biforcuti, e si sarebbero gettati di parte, portando via l'aratro attraverso campi, se, della voce e del perno, il giovane uomo non avesse mantenuto i quattro primi, mentre il bambino governava gli altri quattro.
Gridava anche, il poveretto, di una voce che voleva rendere terribile e che restava morbida come la sua figura angelica.
Tutto ciò era bello di forza o di grazia: il paesaggio, l'uomo, il bambino, i tori sotto il giogo.
E, nonostante questa lotta potente, dove la terra era vinta, c'era una sensazione di morbidezza e di calma profonda che incombeva su qualsiasi cosa.
Quando l'ostacolo era superato e che l'attaccatura riprendeva la sua marcia uguale e solenne il contadino, di cui il finta violenza era soltanto un esercizio di vigore ed un dispensare attività, riprendeva improvvisamente la serenità dei cuori semplici e gettava uno sguardo di soddisfazione paterna sul suo bambino, che si girava per sorridere.
Quindi la voce maschile di questo giovane padre di famiglia intonava il canto solenne e malinconico che l’antica tradizione del paese trasmette, non a tutti i contadini indistintamente, ma ai più consumati nell'arte di stimolare e sostenere l'ardore dei buoi da lavoro.
Questo canto, la cui origine fu forse considerata come sacra, ed al quale influenze misteriose sono state attribuite precedentemente, è ritenuto ancora oggi che possegga la virtù di domare il coraggio di questi animali, alleviare la loro insoddisfazione e di alleviare (charter) la seccatura del loro lungo duro lavoro (besogne).
Non basta saperli condurre bene tracciando un solco perfettamente rettilineo, di ridurre loro la pena sollevando o inserendo a punto il ferro nella terra: non si è affatto un contadino perfetto se non si sa cantare ai buoi, ed è una scienza oltre a che esige un gusto e mezzi particolari.


Analisi e commento:

Le laboureur est un extrait de La mare au diable.
La mare au Diable est un modèle d'oeuvre réaliste, exaltant le caractère sacré de la tâche quotidienne des paysans d'alors.
Dans cet extract le héros du roman est un jeune homme qui, avec son enfant, conduit des bœufs dans leur travail et soutienne leur ardeur par des chants solennels.
La personne du laboureur et la scène sont idéalisés par l’auteur qui souligne la simplicité de la campagne parisienne, terre labourable, et l’obéissance des animaux.

Metrica:

C’est un roman champêre. Le style est tres simple et ressemble a une sorte de petite fable.